Amazon prévoit d’investir plus de 250 millions d’euros au cours des cinq prochaines années afin de poursuivre l’électrification et la décarbonation de son réseau de transport en France et permettre à l’entreprise d’accélérer la réalisation de son objectif : être zéro émission nette de CO2 d’ici 2040, avec dix ans d’avance sur l’objectif fixé par l’Accord de Paris.

L’année dernière, le gouvernement français mettait en place un plan national en faveur de la cyclo logistique visant à accélérer le développement de la mobilité propre en zone urbaine. Objectifs : lutter contre la pollution de l’air, développer des zones à faibles émissions (ZFE) sur l’ensemble des agglomérations de plus de 150 000 habitants et contribuer à la stratégie nationale bas carbone qui prévoit une réduction de 28% des émissions de GES du transport en 2030 (par rapport à 2015). Plus concrètement, ce plan vise un triplement de la part modale du vélo d’ici 2024.

Déploiement de la cyclo logistique pour les livraisons du dernier kilomètre

Dès 2017, Amazon a introduit la cyclo logistique dans ses activités de livraison. « Nous avons commencé avec trois vélos à Strasbourg, » se rappelle Charles Davous, responsable des projets livraisons du dernier kilomètre chez Amazon.

« L’idée a progressivement fait son chemin et mi-2020, nous avons lancé une opération plus vaste à Paris, ville qui a permis d’élaborer une stratégie responsable et efficace à l’échelle d’une grande métropole. »
Charles Davous
responsable des projets livraisons du dernier kilomètre chez Amazon

Des entrepôts exploités collectivement pour une utilisation optimisée d’infrastructures existantes

Ainsi que le souligne Charles Davous, il ne suffit pas de remplacer des véhicules par des vélos pour mettre en place une stratégie de cyclo logistique : « Il faut repenser toute l’organisation car on ne peut pas livrer un centre-ville en vélo cargo au départ d’une agence de livraison placée en périphérie. Cette approche nécessite des hubs urbains au contact de la zone couverte par le livreur ».

Amazon a dû trouver de nouveaux entrepôts au plus proche des villes : ces derniers concentrent les livraisons acheminées par camions en provenance de ses agences de livraison, les livreurs à vélo prenant ensuite le relais sur le « dernier kilomètre » en centre-ville. Soucieuse de mettre en place des solutions logistiques durables, Amazon a notamment répondu à l’appel à projet de la RATP pour utiliser à cette fin les centre bus en journée. Et sa proposition a été retenue par la Régie : « Nous utilisons plusieurs centres de bus de la RATP, explique Charles Davous. En journée, quand les bus sont sur le terrain, nous utilisons l’espace disponible pour y transborder nos tournées de livraison dans des vélos cargo. Capitaliser sur des infrastructures existantes en les opérant collectivement fait clairement partie de notre stratégie. Cela permet d’optimiser l’utilisation d’un espace dont les caractéristiques sont compatibles avec notre cahier des charges, notamment accueillir un camion pour massifier le transport depuis l’agence. Comme nos opérations de tri sont réalisées en amont, l’intervalle de co-activité est réduit à son minimum ».

Depuis, Amazon a étendu cette stratégie de mutualisation. En dehors de Paris le logisticien s’appuie sur son réseau de partenaires de transport avec cette même optique. « De façon à toujours mutualiser le plus possible, nous nous intégrons dans un espace existant du transporteur qui peut ainsi diversifier ses activités de livraison avec Amazon », précise Charles Davous. Cette stratégie a été appliquée dans les villes où Amazon a développé de la cyclo-logistique ces derniers mois, au-delà de Strasbourg et Paris : Rouen, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Lyon, Annecy, Marseille et Nice.

« La livraison décarbonée fait partie de l’ADN du groupe coursier.fr. L’entreprise a pris un nouveau virage ces deux dernières années en allant conquérir de nouveaux marchés (tournée dédiée, servicing), complémentaires à notre savoir-faire d’origine de la course à course, nous permettant une croissance à l’échelle de notre réseau d’espaces logistiques urbains et de flotte zéro émission, tout en poursuivant notre travail sur le recrutement et la formation de coursiers salariés. Nous sommes très heureux d’avoir accueilli Paris Fonds Vert cette année comme actionnaire significatif de notre société pour nous donner les moyens d’accélérer notre stratégie » commente Frédéric Murat, Président et co-fondateur de coursier.fr.

Développer une cyclo logistique sécurisée

Comme pour la livraison avec des véhicules utilitaires, Amazon s’appuie sur ses partenaires de livraison pour mettre en œuvre la cyclo logistique. Dans les deux cas, le niveau d’exigence est le même, ainsi que le souligne Charles Davous : « La sécurité et le bien-être de nos partenaires ont toujours été au centre de nos activités et il n’y a pas de raison que cela change avec les mobilités douces. C’est pourquoi, dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale partagée, nos partenaires doivent respecter un certain nombre de critères ».

L’ensemble des livreurs à vélos sont salariés des partenaires de livraison d’Amazon. « Nous sommes également très rigoureux sur l’équipement des livreurs : ils doivent porter le casque, et les vélos fournis par nos partenaires doivent respecter un cahier des charges et des normes, ajoute Charles Davous.

« Le groupe SENGES s’est intéressé très tôt au sujet de la logistique urbaine décarbonée à Toulouse, Bordeaux, Bayonne et Biarritz et figure parmi les premières entreprises françaises à avoir déployé, en complément des véhicules électriques, une flotte de vélos cargo triporteurs pour assurer le « dernier mètre », dans des environnements urbains de plus en plus piétonnisés. SENGES est également réputé pour la qualité de sa formation continue, qui nous permet aujourd’hui d’accompagner les coursiers dans l’exercice de leur mission avec une réelle fidélisation » commente William Gaillard, Gérant du Groupe SENGES.

Des enjeux qui dépassent la décarbonation

« A Paris, nous avons remplacé plus d’une centaine de véhicules utilitaires roulant au diesel par des vélos cargo. Les avantages de la cyclologistique sont d’autant plus indéniables qu’ils ne s’arrêtent pas à la seule réduction de GES », précise Charles Davous.

De fait, le remplacement par des vélos cargo de cette centaine de véhicules utilitaires qui circulaient dans huit arrondissements parisiens pour effectuer leurs livraisons permet non seulement de réduire les émissions de GES mais aussi la consommation de carburant, donc de ressources fossiles, ainsi que les nuisances sonores en centre-ville. De plus, la cyclologistique contribue également à la décongestion du trafic tout en s’inscrivant dans une tendance de fond : de plus en plus de villes ferment leur centre aux véhicules motorisés.

« Les ZFE et la piétonnisation des hyper centre villes sont deux sujets complémentaires. Si la transition des flottes des véhicules traditionnels de livraison est nécessaire pour les ZFE, elle n’est pas suffisante pour accéder aux cœurs de ville. Services Ecusson Vert s’inscrit dans cette approche dans une logique de partenariat avec la Métropole de Montpellier et la Région d'Occitanie, afin de construire des solutions logistiques de demain au travers d’une part importante de mobilités douces (cyclo logistique). Celle-ci passe par de nombreux tests, innovations et d'engagements sociétaux (Objectif CO2, labellisation RSE) mais aussi par une approche réaliste de nos besoins, comme l’accès au foncier au contact de la zone de chalandise », souligne Christophe Caset Carricaburu, Gérant de la société Services Ecusson Vert