Formateur BAFA, directeur périscolaire et de colonies, Kevin n’a pas hésité à mettre ses activités traditionnelles en veille pour rejoindre l’association Unis-Cité afin de prendre en charge le tout nouveau programme « Ambassadeurs du Code » sur l’antenne de Chalon-sur-Saône. « Je suis engagé dans l’éducation populaire depuis plus de dix ans », explique-t-il. « Former des jeunes en Service Civique qui vont à leur tour transmettre à des enfants, c’est pour moi la base de l’éducation populaire. Le lien entre mes activités passées et cette nouvelle aventure était donc assez logique, d’autant que ce programme me permet de suivre une équipe de 17 jeunes qui ont entre 16 et 25 ans pendant un an et de les accompagner dans la construction d’un projet d’avenir. C’est un challenge vraiment très intéressant, tant du point de vue des connaissances transmises que de la dynamique de groupe ».

Un projet stimulant

Recruté spécialement pour prendre en charge le programme « Ambassadeurs du Code », Kevin reconnait volontiers que « le numérique constitue un enjeu majeur pour les jeunes. En montrant aux enfants de primaire à travers nos ateliers que la programmation est accessible à tout le monde, nous leur facilitons l’accès au numérique par la suite », souligne Kevin. « En arrivant, j’ai reçu une formation au programme, le cahier des charges ainsi que des ressources pédagogiques. En parallèle, j’ai continué à m’auto-former avant de commencer à former mon équipe au contact avec les enfants et aux bases de la programmation ».

Kevin a également reçu l’aide de Magic Makers, autre partenaire du programme Amazon Future Engineer, pour former ses 17 volontaires au code. « Leur intervention a été très utile et productive», poursuit Kevin. « Pour le reste, nous construisons nos propres interventions en partant du cahier des charges et en nous inspirant d’outils à disposition ».

La préparation des jeunes et des ateliers a débuté en novembre 2020 et Kevin s’est donné deux mois avant d’envoyer ses premiers binômes sensibiliser les enfants du CP au CM2 à la programmation. Parallèlement, il a commencé à contacter les responsables d’écoles primaires et d’établissements périscolaires de sa région susceptibles d’être intéressés par les sessions.

Des enfants et des enseignants conquis

« Notre planning d’interventions est plein depuis janvier », précise-t-il. « Nous construisons le projet avec les enseignants. Selon les cas, le parcours comprend entre trois et sept séances d’une heure ». Les volontaires en Service Civique interviennent directement dans les classes. Le parcours débute toujours par un jeu dématérialisé sans tablette : les enfants sont invités à « programmer » leurs déplacements sur un tapis de jeu avec des flèches en évitant des obstacles. Pour les grandes sections (CM), l’équipe de Kevin a prévu quelques difficultés supplémentaires : sauter, ramasser des objets, etc. « L’objectif de cette première partie est d’amener les enfants à développer une suite logique sur papier et à identifier leurs erreurs : quand ça ne fonctionne pas, il faut trouver le problème et le corriger », explique-t-il. Dans un second temps, les enfants commencent à programmer une souris robot ou un Botley (petit robot produisant des sons et des lumières) avec Scratch Junior ou Scratch classique selon le niveau des classes.

« Les enfants adorent », se réjouit Kevin. « J’en veux pour preuve le fait que les enseignants nous disent régulièrement que leurs élèves attendent la prochaine session avec impatience. Autre preuve de succès, beaucoup d’enfants téléchargent Scratch après notre passage pour programmer chez eux. Côté enseignants, nous comblons également un vide. Beaucoup d’entre eux acceptent nos interventions car ils avouent volontiers qu’ils ne pourraient pas aller aussi loin dans la sensibilisation à la programmation avec leurs élèves, faute de compétences adaptées. Enfin, les jeunes en Service Civique sont également ravis. Beaucoup d’entre eux n’étaient jamais intervenus auprès d’enfants. Avec ce programme « Ambassadeurs du code », ils développent de nouvelles compétences. Nous en sortons tous grandis », conclut Kevin.