D’origine allemande, Svenja a beaucoup bourlingué avant de rejoindre Amazon : études dans son pays d’origine mais aussi au Mexique, en Espagne et en France, puis premier poste en Suisse avant de s’installer à Paris et devenir Vendor Manager chez Amazon il y a un peu plus d’un an. D’origine sri-lankaise, Teshani n’est pas en reste : née au Canada, elle a suivi ses parents en France. « Ma mère travaillait en tant qu’informaticienne à l’ambassade du Sri Lanka au Canada », explique-t-elle. « Son contrat l’a amenée à venir en France pour une période qui normalement aurait dû être courte. Mais sa mission a duré plus longtemps que prévu et quand elle s’est enfin terminée, j’étais en troisième. Plutôt que de saboter les études de ma sœur et moi en nous obligeant à retourner dans un pays dont nous ne maitrisions plus la langue, mes parents ont décidé de rester en France pour nous permettre de réussir notre carrière professionnelle ». Un choix que les parents de Teshani paient durement : également informaticien, son père est au chômage depuis le début de la crise sanitaire et sa mère s’est reconverti dans la garde d’enfants. Boursière, Teshani vient tout juste d’entrer à l’EPITA et c’est dans le cadre du partenariat que l’école a avec le programme Amazon Future Engineer et Article 1 qu’elle a rencontré Svenja, sa mentore.

Un soutien précieux et rassurant

Teshani fait partie des trente étudiantes de l’EPITA et EPITECH qui bénéficient de la bourse du programme Amazon Future Engineer. Une aide financière qu’elle apprécie bien entendu, mais elle était aussi très intéressée par le mentorat. « Mes parents ne peuvent pas me guider car ils ne maitrisent pas vraiment le parcours des études supérieures en France. Avoir quelqu’un qui est passé par cette phase, bien ancrée dans la société française et qui peut m’apporter ses conseils, m’accompagner au quotidien sur mon organisation ou encore m’aider à faire les bons choix est un vrai plus », souligne-t-elle.

Forte de son parcours international, Svenja ne maitrise pas forcément les sujets traités par l’EPITA. Mais elle a plein d’autres choses à apporter à Teshani. « J’ai fait une école de commerce et même si la pression est moins forte que dans les écoles d’ingénieurs, ces parcours sont assez difficiles à vivre en tant que femme. On est sous-représentées, souvent pas prises au sérieux et on doit en permanence être meilleures que les hommes pour se faire accepter. C’est dur à vivre et quand j’ai eu connaissance de ce partenariat destiné aux jeunes filles, j’ai eu très envie de participer afin d’apporter à Teshani tous les conseils et le soutien que j’aurais apprécié d’avoir à l’époque où je faisais mes études ».

Une relation qui se construit progressivement

Également originaire d’une famille modeste, Svenja comprend d’autant mieux la situation de Teshani qu’elle aussi s’est sentie très seule à certains moments : « Mes parents m’ont toujours soutenu moralement et financièrement comme ils pouvaient. Mais ils n’avaient pas fait de grandes études et ça fait une grande différence. Des questions basiques, telles que les ressorts pour trouver des bourses, aux soucis du quotidien, on se sent très seule quand on n’a personne autour de soi pour obtenir des astuces ou des conseils. Sans oublier l’aspect culture générale : certains élèves étaient nettement en avance sur moi, simplement parce qu’ils baignaient dans un milieu familial intellectuellement plus riche. En accompagnant Teshani, j’espère pouvoir l’aider à dépasser ces handicaps plus facilement ».

En contact depuis quatre mois, Teshani et Svenja continuent à faire connaissance. « Nous n’avons pas de planning arrêté », précise Svenja. « Nous traitons les sujets au fur et à mesure qu’ils se présentent, en fonction des priorités de Teshani ».

Plutôt réservée et discrète, Teshani n’a pas encore une idée très précise de ce qu’elle aimerait faire plus tard en informatique. Bien accueillie dans une promotion qui compte beaucoup de jeunes filles, elle n’a pas pour l’instant le sentiment d’avoir à se battre pour exister dans un monde d’hommes. Et même si c’était le cas, elle ne baisserait pas les bras : « Aller sur des métiers réputés masculins peut faire peur, mais finalement la seule chose qui compte, c’est de faire ce qu’on a envie de faire. Je suis beaucoup plus préoccupée par ma capacité à m’organiser, à gérer le quotidien et à prendre les bonnes décisions. Avoir le soutien de Svenja dans tous ces domaines est vraiment un atout. Je me sens plus sereine et rassurée », conclut Teshani.