Quand Christophe Paul voit le jour à Paris, de mère française et de père aux origines andalouses, personne ne pouvait penser qu'il deviendrait 56 ans plus tard un écrivain à succès publiant ses ouvrages en espagnol et, depuis peu, dans sa langue maternelle. À l'âge de huit ans, lorsque sa famille décide de s'établir à Madrid, Christophe ne parle que la langue de Voltaire. Entouré d'amis espagnols à l'École française, c'est dans la capitale espagnole que s'éveille sa passion pour l'écriture.

Si vous rêvez de devenir écrivain, de nos jours, la meilleure manière est de commencer par la publication numérique.
Christophe Paul

Christophe raconte : « Au début, j'écrivais sur ce qui se passait à l'école. J'exagérais les faits en ajoutant une petite note humoristique. Mes histoires circulaient dans la classe, elles faisaient beaucoup rire mes camarades mais nettement moins nos professeurs ! ». Christophe retourne à Paris pour suivre un cursus universitaire. Une fois son diplôme en poche, il crée sa propre entreprise d'informatique et s'y dévoue corps et âme. Mais il en paye le prix : « J'étais constamment stressé. Je n'avais plus le temps de lire ou d'écrire. Lorsque ma première femme m'a quitté, j'ai compris qu'il fallait que je change de direction ».

Retour en Espagne : il devient un écrivain à succès grâce à Kindle Direct Publishing

À ce moment-là, Christophe prend deux décisions : la première est de vendre son entreprise et de se consacrer à l'écriture ; la deuxième est de partir vivre en Espagne.
« La luminosité de Madrid me manquait. Quand je vivais à Paris, je retournais en Espagne à chaque fois que j'en avais l'occasion et sur le chemin du retour, une fois passée la Provence, le soleil me manquait ».

Il vit en Espagne lorsqu'il entend parler du vol rocambolesque de deux mappemondes de Ptolémée à la Bibliothèque nationale espagnole en 2007. Cet évènement l'inspire pour son premier roman Mapamundi, un thriller qui transporte le lecteur de Madrid à Paris en passant par Gérone, Venise, Le Caire, Alexandrie et l'Irak. Il écrit ensuite El ladrón de céntimos (Le voleur de centimes), une intrigue qui se déroule à Paris, entre roman policier et histoire d'amour. Il explique : « Je voulais comprendre ce que les gens étaient prêts à faire pour de l'argent ». Passionné de bandes dessinées (« un merveilleux mélange entre roman et film ») et de cinéma, Christophe conçoit ses romans comme des films : « Les lieux où se déroulent les évènements sont très importants : lorsque j'écris, je voyage via Internet, parfois c'est comme si je déambulais dans les rues ».

Il publie ses livres en espagnol chez des maisons d'édition traditionnelles, mais c'est quand il décide de tenter sa chance dans l'autoédition que sa carrière décolle réellement. « Les outils gratuits mis à disposition des auteurs par Amazon me permettent de toucher un public large qui exige en plus un certain niveau de qualité. Maintenant, je peux publier mes romans rapidement et facilement sans avoir à attendre la réponse d'une maison d'édition ». Christophe passe autant de temps à écrire ses romans qu'à en faire la promotion. Il explique : « Ce sont les blogs qui font qu'un livre soit un succès ou un échec. Ils sont les critiques du monde moderne : indépendants, honnêtes et passionnés de littérature ».

À la conquête des lecteurs français et… japonais

En printemps 2014, après avoir vendu des milliers d'exemplaires sur Amazon.es, Christophe décide de les publier en version française sur Amazon.fr. Depuis, il n'a plus quitté la liste des meilleures ventes de livres numériques. Parmi les commentaires rédigés par des clients d'Amazon.fr à propos de ses romans, on peut lire : « Intrigue originale avec de nombreux rebondissements », « Très dur à reposer dès qu'on le commence » et « Des personnages pittoresques, attachants, de délicieuses petites histoires incidentes, un suspense mené à la perfection, avec, en prime, Montmartre et... l'amour! ».

Christophe, qui a aussi fait traduire ses ouvrages en anglais et prépare une version japonaise, lit tous les commentaires : « Je suis reconnaissant même vis-à-vis des lecteurs qui ne m'attribuent qu'une seule étoile, car leurs commentaires sont toujours intéressants et utiles ».

Heureux d'avoir séduit des lecteurs aussi dans son pays natal, Christophe, qui vient juste de publier son dernier roman, La confession de Constanza, se réjouit : « Je suis parvenu à faire de l'écriture mon métier et de nombreuses maisons d'édition figurant parmi les plus grandes et les plus prestigieuses m'ont contacté. Si vous rêvez de devenir écrivain, de nos jours, la meilleure manière est de commencer par la publication numérique ».