Aujourd'hui à la retraite, Wendall Utroi était investigateur dans un service judiciaire. Après deux missions en Afghanistan puis dans les Balkans, il s'est établi dans le Sud-Est de la France. Grâce à son livre Un genou à terre, les lecteurs français ont pu découvrir en 2014 un nouvel auteur de roman policier. Depuis, il a poursuivi son rêve d’écrivain et remporté le concours Les Plumes Francophones 2018. Il a accepté de témoigner et de partager son expérience avec nous.

« Je dirais que je suis quelqu’un de simple qui a toujours cru en ses rêves. Je vis dans un superbe endroit, le Sud-Est de la France. Policier au parcours atypique, j'ai pu rouler ma bosse dans quelques contrées retirées. »

L’autoédition ne tient pas compte de votre notoriété, elle laisse sa chance aux inconnus et le rêve se réalise lorsque les lecteurs plébiscitent un ouvrage.
Wendall Utroi

D’une imagination débordante, je racontais chaque soir une histoire à mes enfants. Ils ont grandi, et, parce que j’avais perdu mon audience, je me suis mis à écrire. Tout d’abord des articles, des critiques puis des nouvelles sur des blogs et, poussé par certains lecteurs, je me suis pris au jeu et j’ai attaqué mon premier roman, Un genou à terre.

Quand je l’ai terminé, j’ai pensé tout de suite aux maisons d’édition. Je craignais les semaines interminables à attendre une réponse. J’avais peur de la décision d’un seul lecteur professionnel, d’ailleurs allait-il le lire ? Puis j’ai découvert Kindle Direct Publishing (KDP). Une épreuve du feu, mais devant les lecteurs eux-mêmes, tous les lecteurs. Loin de penser que le roman pourrait plaire, de crainte peut-être de l’échec, j’ai créé mon pseudo, 'Wendall Utroi’.

« Devenir auteur en 24h »

La facilité de la mise en ligne fut déconcertante. En 24h, je me retrouvais presque du jour au lendemain auteur. J’attendais les premiers retours de lecteurs, et la surprise fut belle; on aimait le livre, des milliers de personnes l’avaient téléchargé.

Non seulement j’étais mon propre éditeur, mais je voyais en temps réel les ventes et j’échangeais avec les lecteurs. KDP, n’était pas qu’une simple plateforme. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui m’écrivent directement sur ma page Facebook, par exemple pour connaïtre mes prochains projets de livres. C’est un réel bonheur. En plus, j’ai une meilleure idée des attentes des lecteurs et je sais qu’il y a un public pour chaque roman.

« Une porte ouverte sur le monde »

Je compare un peu un roman, une histoire, à une musique. Certains « numéro un au hit-parade » font frissonner de joie les auditeurs, d’autres frissonnent d’horreur et changent de station. Mais, si votre musique ne passe pas à la radio, comment trouver votre public ? KDP est comme une radio, mais à l’échelle planétaire où tous les morceaux peuvent être diffusés et écoutés et pas uniquement le top 10. Un autre point m’a séduit, la liberté. Les droits de votre œuvre vous appartiennent et vous fixez votre prix conseillé.

Après quelques semaines, j’ai atteint le top 10 des ventes numériques et certains lecteurs réclamant une version papier j'ai découvert qu'avec KDP je pouvais aussi faire imprimer mon roman, à la demande, sans contrainte. Un rêve : n’importe qui, n’importe où, pouvait se procurer mon roman et le tenir en main.

Fort de cette expérience, j’ai publié cinq nouveaux livres sur KDP : un livre de fantasy (Le dompteur de pluie), deux thrillers (Wanda et L’enjeu), un roman (Comme un phare dans la tourmente), et pour finir un drame : La tête du lapin bleu, qui pour mon plus grand bonheur a remporté la Plume des Lecteurs 2018 du concours d’écriture Les Plumes Francophones organisé par Amazon.

Mon livre Wanda a même fait l’objet d’un court métrage qui sortira bientôt au Canada !

J’ai appris que tout est possible. Il suffit d’y croire, et de tenter sa chance. Pour moi, tout est parti de rien, une nouvelle de quelques pages, et finalement une envie folle d’aller au bout.

Une chose a peut-être fait la différence : j’ai gardé en tête que mon but était de m’amuser en écrivant. J’ai essayé de m’approcher au plus près d’un travail fini et soigné. C’est à ce prix que les lecteurs vous apprécieront. L’autoédition ne tient pas compte de votre notoriété, elle laisse sa chance aux inconnus et le rêve se réalise lorsque les lecteurs plébiscitent un ouvrage. »