Dans le cadre du partenariat entre le programme Amazon Future Engineer et Article 1, Emilia a rencontré son mentor Amadou il y a environ quatre mois. Responsable d’une équipe de Solutions Architect chez AWS, Amadou a 39 ans et travaille chez Amazon depuis bientôt quatre ans. Emilia vient d’entrer à l’EPITA et elle fait partie des 30 étudiantes sélectionnées par Article 1 et EPITA qui bénéficient d’un mentor et de la bourse du programme Amazon Future Engineer pour soutenir la présence des femmes dans les sciences informatiques. « Je n’aime pas le terme défavorisé, précise d’emblée Emilia. Je n’ai jamais vraiment manqué de quelque chose et j’ai la chance d’avoir une famille aimante. Mais c’est vrai qu’obtenir cette bourse a été un vrai soulagement. Je viens d’une famille nombreuse avec des fins de mois parfois difficiles et ne pas avoir à hypothéquer mon avenir avec un prêt étudiant est un vrai plus ».

Une relation faite pour durer

Originaire de la banlieue de Lille, Emilia vient tout juste d’avoir 18 ans. Pour suivre ses cours à l’EPITA, elle s’est installée à Paris. Une situation qu’Amadou connait bien : « Quitter sa famille pour aller faire des études dans une grande ville n’est pas simple. Je l’ai vécu. Quand j’ai eu connaissance de ce partenariat, je me suis dit que c’était peut-être l’occasion de faire bénéficier quelqu’un de mon expérience en lui apportant le soutien et les conseils qui m’ont manqué à l’époque ». Mentor d’Emilia, Amadou s’est engagé à la suivre pendant toute la durée de ses études, soit un minimum de cinq ans. « Dès le départ, il était évident pour moi que pour aider quelqu’un à réussir ses études et son parcours, personnel et professionnel, il fallait inscrire mon implication dans la durée. Maintenant que je connais Emilia, cela va même au-delà : j’ai envie de la voir évoluer ». « Ce mentorat est aussi une aventure humaine et nous construisons progressivement notre relation », ajoute Emilia.

Très investi, Amadou regrette la crise sanitaire qui restreint son champ d’action. Il aimerait, par exemple, inviter Emilia à déjeuner chez Amazon pour lui faire découvrir son entreprise. En attendant, il l’accompagne de ses conseils pour un quotidien qu’il sait difficile quand on est étranger dans une grande ville. Il l’aide aussi dans ses études. Et quand il ne sait pas, Amadou n’hésite pas à mettre son entourage à contribution. « Je n’ai pas fait l’EPITA, explique-t-il. Mais j’ai trouvé un collègue chez Amazon qui l’a fait et j’ai organisé une conférence à trois pour qu’Emilia bénéficie de son expérience. J’ai aussi prévu de mettre ma femme à contribution sur certaines questions relatives aux jobs d’été. Le but du mentorat selon moi est d’apporter une vision aussi exhaustive que possible en complétant mes conseils avec des visions ou des expériences que je n’ai pas ».

Accompagner la réussite d’Emilia

En fait, Amadou se voit un peu comme un grand frère, capable d’écouter et de poser les questions qui aideront Emilia à faire les bons choix. Et c’est tant mieux car Emilia est l’ainée de sa famille. « Je n’ai pas de grande sœur ou grand frère à prendre pour exemple », souligne-t-elle. « Amadou m’aide à me projeter et à trouver mes repères dans la vie de tous les jours comme dans mes études, d’autant qu’il exerce dans un domaine qui est amené à devenir le mien ».

Depuis qu’elle a entendu parler de l’EPITA à 13 ans, Emilia rêvait d’entrer dans cette école. D’abord pour son approche pédagogique qui pousse les élèves à se dépasser. « Mais aussi pour la réputation d’une école qui forme aux métiers d’avenir. Je peux à la fin de mes études exercer un métier qui n’existe pas encore aujourd’hui. C’est une belle aventure ! ».

Ambitieuse, mais avec la tête sur les épaules, Emilia veut « avoir un impact et travailler sur quelque chose qui a du sens. Je fais l’EPITA non pas pour relever le quota de femmes dans les métiers du numérique, mais parce que l’informatique permet de travailler sur des choses qui resteront ancrées dans la société, même quand je ne serai plus là pour le voir. Cela étant dit, si j’avais un message à faire passer auprès des jeunes filles, ce serait : surtout, n’hésitez pas et tentez votre chance. Tant qu’on n’a pas essayé, on ne peut pas savoir. Mes parents n’ont pas leur BAC et pourtant me voilà à l’EPITA. C’est un vrai combat à mener car tout le monde n’entre pas dans cette école, mais quelle fierté ce serait de réussir pour moi et ma famille ». Et sans aucun doute, pour Amadou aussi…