Enseignant Référent pour les Usages du Numérique (ERUN) premier degré, Régis consacrait déjà une partie de son temps à impulser et accompagner les projets et usages de l’informatique dans sa circonscription avant de prendre la direction de l’école primaire Jacques Prévert en septembre 2020. Situé à Nice, l’école accueille plus de 200 enfants répartis en 16 classes. Elle est localisée dans une zone REP+, autrement dit dans un quartier connaissant une très grande concentration de difficultés sociales ayant des incidences sur la réussite scolaire, selon la définition de l’Éducation Nationale. L’école bénéficie donc de moyens supplémentaires afin de favoriser la réduction des inégalités et l’amélioration des résultats scolaires, dont notamment le dédoublement des classes.

À son arrivée, Régis avait bien entendu prévu de développer l’enseignement des sciences du numérique mais peut-être pas aussi vite qu’il l’a finalement réalisé. « J’ai reçu un message électronique d’Unis-Cité me proposant d’intervenir dans l’école avec des ateliers d’apprentissage à la programmation », se souvient-il. « J’ai bien entendu sauté sur l’occasion, partant du principe que c’était à la fois une opportunité et une chance pour les enfants et les enseignants ». Association française qui organise et promeut le service civique, Unis-Cité propose aux jeunes, de 16 à 25 ans,un engagement solidaire d'au moins six mois à temps plein avec des programmes sur des thématiques variées dont l’éducation au numérique.

Succès immédiat et généralisé

Les enseignants ont décidé de donner la priorité aux quatre classes de CP de l’école avec la mise en place d’ateliers dès l’autonome 2020. Articulés autour de l’initiation au code, les ateliers sont animés par des binômes sur un ton ludique et dans un mode très interactif grâce au petit robot BBop programmable. « Nous avons fait carton plein », se réjouit Régis. « Les enfants ont tellement aimé qu’ils en ont redemandé ».

Également conquis, les enseignants ont non seulement prévu de prolonger la collaboration avec Unis-Cité en mettant en place de nouveaux ateliers pour les CP au printemps prochain mais également d’intégrer les classes de CM au projet avec des ateliers adaptés à leur niveau.

« Les ateliers sont réellement très bien faits et très dynamiques », ajoute Régis. « D’autant que nous bénéficions de conditions idéales compte tenu du dédoublement des classes : les enfants travaillent par groupe de trois ou quatre avec des animateurs dynamiques qui captent leur attention en veillant à les maintenir toujours dans l’action ».

Dépasser l’échec sans appréhension

« Autre avantage, ces ateliers placent les enfants dans une vraie démarche ‘scientifique’ : face à un problème à résoudre, ils essaient, se trompent et recommencent », poursuit Régis. « C’est d’autant plus intéressant que beaucoup d’enfants sont bloqués par la peur de se tromper, notamment quand ils répondent à un exercice de mathématiques, par exemple, sur leur cahier. Avec ces ateliers, et plus globalement cette démarche de programmation du robot, ils sont dans l’interaction permanente. Se tromper n’est plus un problème. Résultat, ils développent leur esprit de recherche. Autrement dit, ces ateliers permettent d’aller bien au-delà des sciences du numérique en apportant de la méthode aux enfants et en leur permettant de dépasser leur peur de l’échec ».

Et les enfants en redemandent ! Résultat, en attendant le prochain atelier, Régis a profité d’un prêt de BBop de sa circonscription pour poursuivre l’activité d’apprentissage du code. « Ils programment actuellement le robot pour l’amener à se déplacer sur un cercle. L’air de rien, c’est un vrai défi. Pour l’instant, ils sont coincés sur le problème mais j’ai promis de les aider », se réjouit d’avance le directeur de l’école.